Si l'amour des Français pour la pierre est resté intact, le prix des biens a beaucoup évolué depuis les années 1980.
Ces quarante-cinq dernières années, l'immobilier a été marqué par de nombreuses fluctuations, notamment par la crise des subprimes, qui a provoqué la chute de la banque Lehman Brothers. Une période sombre d'un point de vue économique, qui a eu des répercussions énormes sur les marchés immobiliers, notamment en France. Outre l'insolvabilité des débiteurs, cette crise historique s'est traduite par une chute de 15% du volume de transactions et de 3,1% des prix entre 2007 et 2008, selon la FNAIM. Des prix qui ont toutefois rapidement rebondi – dès le printemps 2009. Quelque temps après, en 2011, ils ont même dépassé leur plus haut niveau d'avant-crise. Cet exemple – l'un des plus récents – illustre le fait que l'immobilier est soumis à des cycles, tantôt baissiers, tantôt haussiers, au cours desquels les rebondissements s'enchaînent et les tendances s'inversent.
Même si le marché immobilier français a connu de nombreux cycles ces quarante-cinq dernières années, les prix des logements ont augmenté de manière continue depuis les années 1980. Une étude publiée en 2016 par les notaires de Paris, intitulée "Trois décennies d'immobilier à Paris", indique que les crises ont tout juste apporté des corrections ponctuelles à une tendance globalement haussière du mètre carré dans la capitale. En 1980, les biens vendus à ce qui équivalait à l'époque à plus de 4 000 euros le mètre carré étaient rares : les notaires de Paris estiment qu'ils représentaient près de 10% des transactions. Selon l'étude, 40% des transactions étaient conclues à moins de 2 000 euros le mètre carré (l'équivalent en francs) et 50% entre 2 000 et 4 000 euros le mètre carré. Ainsi, un appartement parisien d'une superficie de 50 mètres carrés se vendait à ce qui équivalait à moins de 200 000 euros. C'est deux fois moins qu'en septembre 2024. D'après la dernière note de conjoncture immobilière des notaires du Grand Paris, ce même appartement se vend aujourd'hui à 472 500 euros, soit 9 450 euros le mètre carré.
À l'échelle nationale aussi, les prix des biens immobiliers ont fortement évolué. "À structure (localisation, type d'appartement ou de maison, surface, confort…) constante, le prix d'un logement a, en moyenne, été multiplié par 6,5 entre 1980 et 2023 en France", indique Jacques Friggit, chargé de mission au sein de l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD). La qualité constante d'un logement s'entendant, entre autres, à surface constante, "l'évolution a été la même pour les prix au mètre carré", précise-t-il. En 1980, le prix moyen d'un logement ancien (avec une surface moyenne de 90 mètres carrés) était de 244 000 francs, soit l'équivalent de 37 000 euros, contre 242 000 euros en 2023, selon l'IGEDD, qui s'appuie sur les chiffres des notaires et ceux de la DGFiP. "Le prix moyen d'un logement était donc presque le même en 1980 en francs qu'en 2023 en euros", résume Jacques Friggit.
Rappelons que dans le même temps, entre 1980 et 2023, l'indice des prix à la consommation (qui est l'instrument de mesure de l'inflation) a été multiplié par 3,2, selon l'Insee, et le revenu disponible par ménage par 3,9, selon l'IGEDD. "En moyenne, sur l'ensemble de la France, le prix d'un logement a donc augmenté de 67% de plus que le revenu moyen par ménage", conclut l'économiste.
Source : Figaro immobilier
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